Champ de lin fleuri - Crédit photo : GNIS

Le lin

Le lin, Linum usitatissimum, est une plante annuelle de la famille des Linacées (voisins des Poirier du rang 2). Originaire d’Eurasie, on le cultive pour ses fibres utilisées dans l’industrie textile, mais surtout pour ses graines riches en huiles, notamment en Oméga3. À partir de l’espèce, on a développé de nombreuses variétés aux tiges plus longues spécialement destinées à la production de fibres.

Le lin est probablement la plus ancienne fibre cultivée par l'espèce humaine. On en fait des tissus pour se vêtir depuis longtemps (juste après les dinosaures), mais également des toiles aux multiples usages dont des voiles de bateaux de pirates. Comme le chanvre, on l’utilise aussi pour faire du papier, des matériaux composites, des litières pour animaux, des paillis, et nombre d’autres dérivés. On en utilise tous les résidus, d’où sa réputation de culture écologique et durable.

Crédit photo : Maigheach Gheal

Avec la révolution industrielle, la culture du lin, comme celle du chanvre, est délaissée et cède la place à celle du coton, moins laborieuse, et aux fibres synthétiques qui envahissent le marché. Plus récemment, les fibres naturelles regagnent en popularité et leur culture gagne du terrain. Le lin occupe environ 1% du marché des fibres textiles.

Le plant de lin mesure environ 1 mètre de hauteur et est formé d’une tige unique et fine, à croissance rapide. Sa culture exige un sol profond pour sa racine pivotante aussi profonde que la hauteur du plant et un climat frais où la température ne dépasse pas 25 degrés C. Oubliez le projet d’en faire pousser sur votre balcon à Montréal.

Les champs de lin n’ont pas besoin d’être irrigués et exigent très peu d’engrais et de pesticides. Il s’agit donc d’une culture respectueuse de l’environnement, figurant parmi les plus écologiques. Sa culture est faite en rotation avec principalement des céréales en un cycle d’au moins 7 ans (6 ans de céréales et un an de lin), pour ne pas favoriser la propagation de champignons pathogènes.

Le lin est très absorbant mais sèche très rapidement. C’est donc un bon candidat pour la fabrication de linge de table et les vêtements de sports. Même humide, un vêtement de lin n’est pas inconfortable. Lorsqu’il fait chaud, il offre une impression de fraîcheur. Il est hypoallergène et antibactérien. Nous avons vraiment pensé à tout avec ce choix de matière!

La fibre est peu élastique et très résistante. Le lin tissé est léger mais se froisse facilement. Des développements récents ont permis d’obtenir des fils de lin plus fins et souples qui permettent d’en faire des tricots, dont nous nous servons également pour certains de nos vêtements.

Crédit photo : Un champ de lin près d'Evreux • © Stéphane l'Hôte

Les plants de lin, une fois matures, sont arrachés plutôt que fauchés afin de conserver toute la longueur des fibres, jusqu’à la base des tiges. Par la suite, les plants sont laissés sur le sol pour le « rouissage », opération au cours de laquelle des microorganismes du sol (champignons et bactéries) vont rendre les tiges plus fragiles pour faciliter l’extraction des fibres. C’est une opération dont le résultat varie d’une année à l’autre en fonction des conditions climatiques et qui produit, comme pour le vin, des meilleures années que d’autres. Il est plus rapide de « rouir » les tiges par trempage dans l’eau, mais l’eau résiduelle une fois le procédé terminé est toxique pour les humains et les animaux et doit être traitée. 

Une fois prêtes, les tiges de lin sont roulées en balles rondes pour être ensuite « teillées ». (Beaucoup de nouveau vocabulaire, vous allez vous coucher plus intelligent.e.s!) 

Au cours du teillage, les tiges sont mécaniquement broyées et battues pour en extraire les fibres. Comme pour le chanvre, on obtiendra des fibres longues et des fibres courtes. Les fibres longues seront ensuite peignées et filées, les fibres courtes, très absorbantes, seront utilisées pour faire de l’étoupe ou combinées à d’autres fibres.

Les fibres de lin peuvent être filées selon 3 techniques. La filature au mouillé utilise les fibres les plus longues et produit des tissus de grande qualité, lustrés, fins et uniformes.

La filature au sec utilise des fibres moins travaillées et produit des toiles moins fines. Le circuit des mélanges produit quant à lui des combinaisons de fibres de lin avec d’autres fibres, naturelles ou non. Il utilise des fibres courtes et les tissus produits ont une apparence et une texture particulières facilement reconnaissable.

Chez Frëtt, nous aimons le lin pour sa légèreté, son confort inégalé et sa polyvalence. Il est absorbant, sèche vite et dure longtemps. Sa culture et son processus de transformation répondent à notre effort grandissant de respect de l’environnement, et le produit fini offre une durabilité qui permet de réduire la consommation décadente. Plusieurs de nos produits vont satisfaire vos envies de lin : sous-vêtements, tops, vestes, robes, chemises et pantalons... Achetons moins, mais mieux!

 

Monique Dumas-Quesnel,

Diplômée en agronomie

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